
Le 20 avril, en annonçant la mort du maréchal Idriss Déby Itno dans des combats contre des rebelles, alors qu’il venait d’être déclaré réélu après 30 années au pouvoir, le général Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé chef de l’État à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) composé de quatorze autres généraux. Celui-ci était chargé de faire face aux menaces auxquelles le pays était confronté, d’organiser des élections libres et transparentes, dans un délai de dix-huit mois mais aussi de mener un processus de réconciliation entre Tchadiens, alors que chaque gouvernement est confronté depuis des décennies à une opposition armée.
Pour accomplir ces missions, dès le 21 avril, le CMT a doté le pays d’une Charte de transition. C’est conformément à cette Charte qu’un Premier ministre de transition civil, Albert Pahimi Padacké, a été nommé le 26 avril. Cinq jours plus tard, celui-ci prenait la tête d’un gouvernement de transition composé d’une quarantaine de ministres.
Le Conseil national de transition représente l’ensemble de la société
Il restait à mettre en place le Conseil national de transition (CNT). Pas moins de cinq mois ont été nécessaires à la formation de ce parlement provisoire, nommé le 24 septembre par un décret du chef de l’État. Ses 93 membres, sélectionnés par un comité ad hoc, respectent des quotas fixés à l’avance, notamment en termes de représentativité de la société tchadienne. Au moins 30 % de députés de l’Assemblée nationale sortante devaient ainsi apparaître dans le CNT, de même que 30 % de femmes et 30 % de jeunes.
Ses membres représentent une douzaine de courants politiques. On retrouve dans le CNT des personnalités de la société civile et du mouvement syndical, des représentants religieux, des personnes issues de l’univers « politico-militaire », le dernier chef de l’opposition parlementaire, sous Idriss Déby Itno, ou encore l’ancien Premier ministre, Kassiré Coumakoye. Aucun membre de la plateforme Wakit Tama, qui conteste toujours le pouvoir actuel, n’y figure en revanche.
LE CNT AURA NOTAMMENT POUR MISSION D’EXAMINER LE PROJET DE FUTURE CONSTITUTION, UNE ÉTAPE CLÉ DE LA TRANSITION
C’est un homme politique d’expérience, Haroun Kabadi, qui devra guider le CNT dans ses missions. L’une des plus importantes consistera à examiner le projet de future Constitution, une étape clé de la transition.